Les difficultés pour recruter du personnel qualifié sont fréquentes. Nuno Santos Oliveira, gérant d'OPN Auto fait le point sur cette problématique qui touche l'ensemble de la profession.
Vous possédez actuellement deux établissements dans le Gard. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
NS O : Nous sommes deux associés, mon frère qui évolue dans le milieu depuis de très nombreuses années et moi-même plus orienté économie d’entreprise ; nous avons repris notre premier établissement en 2011. Nous avons depuis ouvert un deuxième site, toujours dans le Gard.
Combien de collaborateurs avez-vous ?
NS O : Nous avons 10 salariés sur le site principal et 4 sur le second.
Quand avez-vous rejoint Nobilas et quelles étaient vos attentes ?
NS O : Nous avons rejoint Nobilas très rapidement au début de notre activité dans une logique première de développement de clientèle. Notre milieu a énormément évolué ces dix dernières années. Le duo « Assurances – Plateformes de gestion des sinistres » est incontournable et Nobilas nous apporte, entre autres, les volumes nécessaires au développement de notre activité.
Vous vous êtes adapté au cahier des charges perçu comme exigeant par les carrossiers ?
NS O : Au départ de notre activité comme évoqué précédemment, nous étions une petite structure avec un salarié. Nous nous sommes formés au cahier des charges sans véritable difficulté. Nous pouvons dire que nous sommes des « bébés Nobilas » et que nous grandissons avec eux.
Il reste trois mois avant la fin d’année mais quel bilan tirez-vous de cette année 2016 en termes d’activité ?
NS O : L’année 2016 est satisfaisante. Nous sommes partis d’une toute petite structure avec un salarié en 2011 et nous avons grandi assez rapidement et nous continuons nos efforts d’investissement ; notre croissance se poursuit sur un très bon rythme. Les volumes sur le site principal sont en constante évolution comme sur le second, la progression est amorcée. Notre croissance sera aux alentours de +9 à +10% sur 2016.
Un bilan positif en termes d’activité mais vous avez vécu une année difficile concernant votre équipe ?
NS O : Effectivement, l’année est positive malgré les difficultés que nous avons rencontrées côté personnel. Nous avons dû affronter le départ de 3 collaborateurs sans être forcément préparés et surtout sans avoir pu l’anticiper.
Comment avez-vous pallié ces départs ; quelle est la situation actuelle ?
NS O : Depuis nous gérons comme nous pouvons entre des intérimaires, des CDD et des apprentis. Nous souhaitons reformer le noyau de notre équipe mais cela prend du temps. Nous déplorons le manque de main d’œuvre qualifiée mais pas uniquement dans le Gard. Ce problème concerne l’ensemble de la profession.
La formation professionnelle a été trop longtemps délaissée et le constat est très inquiétant sur le manque de personnel qualifié. Des candidats se présentent mais ne sont pas qualifiés.
J’ajouterai également un point sur l’image du secteur automobile dégradée. Nos métiers attiraient par le passé, c’est beaucoup moins le cas aujourd’hui. Le milieu n’est plus valorisé et cela se ressent de plus en plus. Malheureusement, quand les média parlent du secteur automobile, les sujets tournent autour de la sécurité routière ou de la pollution. Peut-être moins en ce moment avec le mondial de l’automobile…
Tous ces constats qui s’additionnent ne nous aident pas dans nos recrutements pour attirer des profils de qualité.
Comment Nobilas peut-il vous aider sur cette problématique de recrutement de main d’œuvre qualifiée ?
NS O : Nous échangeons régulièrement lors de rencontres entre carrossiers, lors de roadshows sur nos problématiques de recrutement qui touchent l’ensemble de la profession.
Les solutions passent par une prise de conscience et un engagement politique sur la valorisation de nos métiers. Les effets ne seront pas immédiats mais il faut faire attention à ce que le métier ne se perde pas comme d’autres métiers et réagir à tous les niveaux.
Notre démarche, à notre niveau est de former des apprentis pour constituer l’équipe qualifiée de demain. Redorer l’image de la formation professionnelle et former des jeunes qualifiés n’est pas du ressort de Nobilas mais si à leur niveau, ils ont des idées pour faire bouger les choses, nous sommes bien entendu preneurs.
Pour conclure, que venez-vous cherchez au club des réparateurs ?
NS O : J’apprécie les temps d’échanges et de débats de qualité au sein du club. Cela nous fait tous sortir de notre quotidien et nous en avons besoin pour penser l’avenir. Nous devons dépasser notre quotidien ; nous gérons nos carrosseries, nous connaissons nos problématiques et nous maîtrisons au mieux les éléments de notre quotidien.
Par le biais du club, nous pouvons développer une vision d’ensemble, travailler sur le futur du métier et anticiper certaines évolutions et changements. Pouvoir échanger, débattre et aborder ensemble le futur est indispensable pour perdurer.